Dans le dernier épisode de ɬÀï·¬ Management Insights, Mia Colaner, étudiante au baccalauréat en commerce, s’entretient avec Brian Fetherstonhaugh, diplômé du B. Com. de l’Université ɬÀï·¬ (1979). M. Fetherstonhaugh est un leader visionnaire dont le parcours professionnel l’a amené à s’intéresser autant au marketing mondial qu’à l’accompagnement de gestionnaires, ainsi qu’à la rédaction d’ouvrages. Tout au long de sa carrière, il a occupé plusieurs postes, notamment PDG d’OgilvyOne Worldwide et fondateur du Long View Talent Group. Son parcours reflète la prise de risque réfléchie et la stratégie à long terme qu’il défend aujourd’hui dans son travail auprès des leaders émergents et des cadres supérieurs.
M. Fetherstonhaugh se remémore avec émotion ses années comme étudiant à l’Université ɬÀï·¬. Il estime que cette expérience a façonné sa manière de voir le monde et l’a initié au marketing, une passion qu’il s’est découverte après un bref passage en comptabilité. Il se souvient de ses rôles de leader au sein de l’association de marketing et des ɬÀï·¬ Student Entrepreneurial Agencies (MSEA), où il a contribué à l’expansion d’une entreprise étudiante qui a atteint un effectif de plus de 100 personnes. Ces premières occasions entrepreneuriales ont jeté les bases de sa compréhension du travail d’équipe, du leadership et de l’esprit d’initiative.
Tout au long de l’entretien, M. Fetherstonhaugh souligne l’importance de saisir des occasions non conventionnelles. Il parle de trois changements majeurs dans sa carrière : accepter un poste apparemment moins prestigieux dans le domaine du marketing axé sur les données chez Ogilvy, déménager à New York malgré les doutes et, plus tard, passer de la transformation numérique à la transformation des talents. Chaque étape a d’abord semblé incertaine, mais s’est finalement avérée décisive pour sa carrière.
« Ce qui d’emblée semblait être un pas de côté ou en arrière s’est finalement avéré un bon tremplin pour ma carrière, explique-t-il. Mon parcours m’a appris que le fait de vivre différentes expériences vous donne souvent une longueur d’avance dans la planification de votre carrière à long terme, même si sur le coup, la décision ne semble pas la plus évidente ou la plus attrayante. »
C’est cette idée qu’il exprime dans son livre intitulé The Long View: Career Strategies to Start Strong, Reach High and Go Far, dans lequel il invite les jeunes professionnels et professionnelles à voir leur carrière comme un marathon plutôt qu’un sprint.
Il ajoute : « L’un des faits les plus importants sur nos carrières, c’est qu’elles sont beaucoup plus longues que l’on s’imagine. En réalité, il vous reste plus d’années de vie professionnelle après l’âge de 40 ans qu’avant. »
Il encourage les jeunes à se modérer et à oublier l’idée de l’emploi parfait.
Selon lui, « c’est un mythe ».
M. Fetherstonhaugh parle ouvertement de ses échecs en début de carrière, notamment celui d’avoir été rejeté par Procter & Gamble et Ogilvy, des entreprises qu’il convoitait. C’est seulement plus tard qu’il a pu y travailler et qu’il y a connu un succès durable.
Devant les rejets, il a choisi de faire preuve de détermination, de faire des suivis et de fournir de nouvelles informations. Il prenait ces « non » comme des « pas maintenant ». Il explique que le rejet est inévitable, mais que la façon dont on y réagit peut définir notre carrière.
Même si M. Fetherstonhaugh est à l’avant-garde de la transformation numérique, il indique que le succès repose davantage sur les gens que sur la technologie. Comme l’IA générative gagne en popularité, il suggère aux jeunes professionnels et professionnelles d’investir dans des qualités résolument humaines : la créativité, le jugement moral et l’empathie. À son avis, c’est ce qui leur permettra de continuer de progresser dans leur carrière, dans des aspects où les machines ne sont pas de taille.
« Si je devais recommencer ma carrière aujourd’hui, ajoute-t-il, je m’assurerais de travailler le plus possible avec des personnes qui sont créatives, qui ont un bon jugement, qui sont très empathiques et qui tissent facilement des liens. »
Sa plus grande préoccupation concernant le marché du travail moderne, ce n’est pas que l’IA remplace les humains, mais que le travail en formule hybride et à distance devienne la norme. Même s’il croit en l’équilibre travail-famille, il s’inquiète que les nouveaux talents ne soient plus suffisamment remarqués et deviennent invisibles sans un contact régulier avec les membres de la haute direction.
Son conseil? Faites du bénévolat, allez au bureau dans une optique stratégique et préparez-vous soigneusement à présenter des projets aux membres de la haute direction.
« Organisez-vous pour ne pas seulement faire acte de présence, mais pour saisir les occasions de briller, » ajoute-t-il.
En ce qui concerne l’équilibre travail-famille, M. Fethrstonhaugh parle de l’épuisement professionnel, et admet en avoir souffert à plusieurs reprises au long de sa carrière. À son avis, le secret de la guérison consiste à reconnaître les signes (pessimisme, fatigue, perte de joie de vivre) et à faire des ajustements avant qu’il ne soit trop tard. Il insiste sur le fait que le temps est un facteur sur lequel on a une emprise.
« Il suffit de remplacer une heure ou deux de travail sur le pilote automatique par de l’énergie bien investie pour voir une énorme différence. »
Pour conclure l’entrevue, M. Fetherstonhaugh donne un conseil qu’il met en pratique depuis son passage chez Ogilvy.
« Faites preuve de gentillesse envers les autres quand vous gravissez les échelons, car vous les reverrez aussi si vous redescendez. »
Avec la cérémonie de remise des diplômes qui approche, les étudiants et étudiantes se préparent à finir leurs études et à affronter les incertitudes du monde professionnel. Les paroles de M. Fetherstonhaugh sont à la fois rassurantes et inspirantes. Son parcours démontre que le chemin qui mène au succès est rarement linéaire, mais qu’il peut être profondément gratifiant si on l’aborde dans une perspective à long terme et en faisant preuve de résilience et d’humilité.
Vous pouvez écouter le balado sur :
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Cet épisode est animé par :
Mia Colaner
(B. Com. 25)